Quand les fils se touchent

samedi, mars 04, 2006

Maladie Dégénérative

Je suis atteint. Gravement. Je ne sais plus très bien à quel moment cela s’est produit, mais je n’ai pas pris la situation en main assez rapidement, de sorte que maintenant, mon sort est probablement joué. Plus jeune, néophyte, je n’ai su détecter lucidement ce que deviendrais ma pensée si je ne prenais pas une autre voie. C’est ainsi que, sournoisement, c’est sédentarisé le cynisme en moi. Bien que la doctrine ait encore sa puissance cathartique, je ne peux plus garder la pourriture cérébrale que, paradoxalement, elle m’apporte.

Maintenant que le constat est fait, force est d’admettre que le moins que je puisse y faire c’est de tenter de limiter les dégâts. À l’avenir, je puiserai dans mon bas niveau d’énergie afin de ne pas devenir un être pathétique ou ingrat. Cependant, je ne m’inquiète pas trop, car je m’efforce d’avoir foi en le potentiel périodique de toute cette merde qui n’existerais pas si je mettais à exécution d'autres de mes maximes comme celle voulant que rien ne m’atteint vraiment.
Il faut se rendre à l’évidence, le cynisme ne devrait pas exister. C’est peut-être ici que menait le martèlement cognitif maternel s’appuyant sur la répétition ad nauseum de la célèbre phrase: “finis ton assiette; pense aux petits pauvres d’Afrique là...” Eh bien, heureuse serait ma mère de savoir qu’elle n’a pas eu complètement tort en ce qui concerne mon éducation! Son influence n'est sûrement pas ce qu'elle souhaitait, puisque j’ai appris à me servir de moins grosses portions, mais quand même. Donc, devant ces petits pauvres, devant NOS petits pauvres vivant d’une allocation ridicule injustement contesté par plusieurs, devant la misère du monde bref, qui suis-je pour prôner le sarcasme et l’ironie?

Ce qui m’inquiète c’est le point de non-retour. Je parlais d’une phase tantôt, et bien le temps avançant, je commence à me questionner... La lucidité me permet de voir l’endos de la médaille: je peux m’attaquer à plusieurs sujets en ayant en tête l’authenticité des valeurs motivant mes cibles à porter des actes quelconques. Mais je persiste à me demander quand ma lucidité atteindra mes sentiments, quand je vais sincèrement devenir ce que j’appelle un “heureux-confiant”. Je sais que certains s’en sortirons en ayant une famille, d’autres s’évaderons autrement, mais je suis aussi sûr que des gens reviennent au cynisme comme un alcolo à sa Bud. Donc, mon souhait pour aujourd’hui, est de réussir l’évolution de mes doctrines vers un monde meilleur. Ou du moins, arrêter d’être cheap face à mon cynisme...

En couard que je suis, vomir mon indignation à la figure des protagonistes responsables des misères humaines serait trop pour mon instable courage. Je me tourne donc, lamentablement, vers l’impudence. Tout ça, en attendant de devenir “bien”.

4 Comments:

Blogger igby said...

merci vincent, t'es réconfortant :P

2:04 p.m.  
Blogger Juli said...

Laisse moi juste avoir peur...

11:09 p.m.  
Blogger Mamathilde said...

Tu sais Igby, je pourrais te faire rencontrer un paquet de gens qui se sentent exactement comme toi. Des gars surtout. Alors, je pense que tu es déjà bien, parce que ces gars-là, sont mes amis.

12:14 p.m.  
Blogger igby said...

mamathilde:
surtout des gars? tu penses? Parce que les filles sont cyniques et sans remords?! C'est la crise de la vingtaine je crois...
À 20 ans, je me demande où je m'en vais. Et dans 10 ans, bien là je capoterai pour vrai si je ne me suis rendu nul part, ce qui, modestement, m'étonnerais.
D'ici là, j'aime bien pèter un crise d'angoisse de temps à autre, question de me sentir un peu. rires :)

1:18 p.m.  

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