Quand les fils se touchent

samedi, juin 17, 2006

Péteux de Broue (crise d'adulte prise II)

Bon, je suis crasse. Mais je n’agis pas de la sorte lorsque le locuteur n’est pas condescendant. Et je ne ressens pas le besoin de modérer la vanité d’autrui lorsqu'une personne suffisante prolifère d’orgueilleuses paroles. Mais cette fois, une petite partie pète-bulle s’est imposée à moi comme la Vierge aux trois bergers de Fàtima.
Habituellement, je laisse le timbre vocal de la prétention faire son chemin d’une oreille à l’autre. Mais mon mécanisme d’indifférence s’est buté aujourd’hui au paroxysme de la vantardise.

Contexte d’abord exécrable: journée-magasinage. Quoi de pire que la recherche exhaustive d’un cadeau de fête pour quelqu’un qui possède tout ce dont il a besoin matériellement et qui n’inspire pas la volonté nécessaire au bricolage? Réponse: tout ça plus la rencontre d’une ‘brillante’ connaissance d’avant la vraie vie, du temps de la polyvalente...

Après le rituel de la poignée de main virilement hypocrite, il a interprété mon “pis, toi?” comme un “les détails, mon grand: je veux tout savoir depuis l’époque où nous faisions fumer des grenouilles jusqu’à ce matin.” Alors, superficiellement épanoui, il m’a récité le poème de son existence. Passionnant. S’étant cependant aperçu de la léthargie dans laquelle me mettait ses propos, il a ralenti la cadence pour certaines phrases dignes de mon attention, propices aux diffusions clémentes qu’il voudrait bien que je fasse à son endroit. Entre autres, le bout où il faisait mention de ces études en médecine fut très clair, précis et lent. Aussi, je me souviens d’une partie de son monologue qui se consacrait aux ‘sous-métiers’ que pratiquaient d’autres personnes connus “à l’époque”. J’ai commencé à déraper là, plus précisement lorsqu’il a prononcé le mot ‘élite’ (en lien direct avec sa personne, bien entendu). Tranquillement, j'ai préparé mes arguments. Question de dégonfler sa tête, beaucoup trop grosse comparée au reste de son corps.

Je ne croyais pas que ce serait si facile. Le pauvre type m’a tellement ouvert de portes que je n’ai presque pas eu de plaisir à le remettre à sa place. Il m’a agréablement confirmé que la spécialité intellectuelle n’est pas l’intelligence. J’ai vraiment pris mon pied quand il s’est mis à m’étaler ses connaissances culturelles. L’inculte ne mérite aucune dérision. Par contre, se tordre devant l’inculte qui se dit cultivé est thérapeutique. Je ne m’éterniserai pas à écrire les baffes verbales qu'il a eu, mais pour vous situez son registre: Tatcher est la plus grande, Spielberg le plus grand génie du cinéma (à qui on doit 2001: A space odyssey), l’UQÀM c’est de la grosse merde et la vie vaut la peine d’être vécue pour les émotions qu’apportent l’acquisition.

Le verbe est aussi le nerf de certaines guerres, mais devant la salive gaspillée aujourd’hui j’opterai pour l’achat de la paix la prochaine fois. Les colonnes géantes qui caractérisent les centres d’achats me serviront désormais de cachette lorsque je rencontrerai un ‘ami’ que je suspecte d’avoir over-réussi.

Je resterai dissimulé au décor pour ne pas me décourager de voir à quel point ‘réussite’ est un mot galvaudé.

6 Comments:

Blogger Chocolyane said...

Je fuis les anciennes connaissances... Quosse tu veux leur dire?!

Des péteux de broue, y'en aura tout le temps... Pis du monde qui s'pense ben intelligent mais qui mélange trois proverbes ensemble, aussi!

6:59 p.m.  
Blogger Juli said...

Spielberg a fait 2001!!! Pour vrai!! rires!! Moi je n'ai qu'une question: qui?

9:49 a.m.  
Anonymous Anonyme said...

J'ai comme l'impression de savoir de qui tu parles... Si c'est le cas, j'espère que tu lui as tellement dégonflé la tête qu'il reste plus grand chose. mdr!!!
Tu me connais, ce n'est pas dans mes habitudes, mais là je suis méchante, et j'aime ça!!! Même si la vengeance, c'est pas bien fin, la personne en question *si je me trompe pas* le mérite amplement, après les coups bas qu'elle s'est plu à donner au secondaire et visiblement après aussi...

2:11 p.m.  
Blogger Doom said...

Dans ces cas bien précis, si les savantes paroles de l'inculte sont si thérapeutiques, pourquoi acheter la paix en se cachant dans les rayons du centre d'achat ? Thérapeutise ça ne te fera que grand bien lol

10:21 p.m.  
Blogger Juli said...

Parce que s'il se lance dans ces débats interminables, il va se pomper... Pis s'il se pompe, on en aura pour longtemps à l'entendre chialer!!! Pense à toi, Doom, pas à lui!!! rire, :P

12:26 a.m.  
Blogger igby said...

choco: Ben en fait, je sais pas quoi dire, comme toi. Anyway, ce n'est pas comme si c'était moi qui avait alimenter la conversation. rire

Juli: Ouais, c'est aussi Spielberg qui a fait la trilogie 'The Godfather' tu savais pas ça, hein? mouhahaha

lettres: Quand tu passes ta jeunesse dans un patelin isolé, tu t'occupes comme tu peux :S Mea Culpa!

mimi: Si tu as compris que mon 'sujet' est féminin et non masculin, t'as deviné pour vrai. Je n'ai pas réussi à cacher l'identité de la dite personne, même en changeant son sexe!! rires

Do: L'effet thérapeutique n'est pas assez grisant pour la salive gaspillée :P

Juli: Que ça soit ça ou autre chose, je vais me trouver de quoi pour chiâler! Sinon, tu es une source plutôt fertile, tu n'aura qu'à me parler du cactus et c'est vrai, j'en aurai pour des heures!! rires.
Pis à part de ça, t'es pas ben fine de dire aux autres de pas penser à moi. Je sais que t'es jalouse, là, mais quand même... mouhaha

1:17 a.m.  

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