Quand les fils se touchent

vendredi, juin 02, 2006

Un brin de nostalgie

Ça y est, c'est maintenant impossible d'essayer de me convaincre du contraire. Je suis une jeune adulte. Je ne peux même plus me faire croire que je suis une adolescente, c'est fini. Je marchais tranquillos dans la rue pour me rendre à l'épicerie, et j'entendais des cris d'enfants, des cris de joie. Tant qu'à n'avoir rien de mieux à faire, j'ai suivi le son, pour pouvoir y mettre une image. C'en est une très belle que j'ai trouvée. Deux petits garçons qui s'amusaient dans la ruelle, qui jouaient à sauter d'un fil de fer en riant comme des fous.

J'entendais ma mère parler dans ma tête. Je l'entendais me dire de profiter de mes années d'insouciances... Putain qu'elle me faisait chier quand elle me disait ça! Moi, je voulais être vieille le plus vite possible pour pouvoir vivre ma vie, probablement comme beaucoup d'entre vous... Puis je me retrouvais à l'entrée de cette ruelle à les observer et à me dire exactement ce qu'elle me disait. Ce qu'elle a toujours raison, cette chère maman. Je me retrouvais là à être jalouse de deux petits gars de huit ans, de leur innocence, de leur candeur. Mais surtout de leur habilité à tout voir d'une façon si magique, si amusante, si... facile. À cet âge, on ne veut pas prendre son bain, on ne veut pas faire ses devoirs, on ne veut pas aller à l'école. À la limite, on ne veut pas manger les carottes dans notre assiette.

La fin de semaine dernière, ma petite soeur me suivait partout. Elle tenait absolument à partager avec moi sa passion des insectes. Elle me montrait les spécimens qu'elle avait ramassés elle-même dans la nature. Elle était particulièrement fière d'un beau coléoptère bleu qu'elle a attrapé il y a quelques semaines: un spécimen rare ici il paraît. Donc elle me mettait fièrement sa boite à chaussure sous le nez et me montrait ses cigales, son coléoptère et ses nombreux papillons qui y étaient épinglés. Puis elle a sorti son livre des insectes du Québec pour me montrer de quoi avaient l'air les chenilles qui donnaient ses papillons. Quand je lui ai dit, après une heure, que j'étais tannée de regarder ses bébittes, elle est allée dans son coin et elle a continué à regarder son livre. Puis sans un mot, elle s'est levée, est allée chercher son filet et est partie à la chasse. Puis elle m'a rapporté un joli papillon blanc dans son joli filet rose en forme de papillon. Après avoir mis l'insecte dans la boite de capture, elle est partie jouer avec les autres. C'est aussi simple que ça quand tu es petite, pas de chi-chi.

J'imagine que ça se peut à notre âge aussi... en fait, je dis ça, mais je suis pas vraiment sûre de me croire. Est-ce que les responsabilités engendre nécessairement une vision terre-à-terre de la vie? Parce que si je regarde dans mon entourage, les seules personnes ayant gardé cet état d'esprit et qui ont au minimum mon âge sont les êtres les plus irresponsables que je connaisse. Ce n'est pas la peur de vieillir qui me fait parler, loin de là. Je crois que ce n'est que l'ennui. Peut-être que c'est moi qui suis trop infantile et qui ai de la misère à m'adapter aux gens autour de moi qui embarquent dans leur vraie vie d'adulte.

Peut-être pas.

3 Comments:

Blogger Juli said...

Moi non plus je n'en voulais pas avant... Ma mère avait une garderie à la maison et il y avait toujours au moins trois enfants de plus que moi et mes soeurs. Quand il y avait congé à l'école, ça arrivait qu'on puisse être dix-douze à la table de la cuisine, et mon dieu que ça me tapait sur les nerfs. Aujourd'hui, quand je vais leur rendre visite, j'adore les voir tous en même temps.

Je t'avouerais que moi, je viens de la campagne et que ce qui est des jeux, eh bien, ils sont pas mal les mêmes que quand j'était toute petite: on joue dehors, tout simplement. On s'invente des jeux de rôles, on va faire des expédition dans le bois, etc...

Je crois que c'est à nous de choisir de vieillir aigrie ou non. Et je crois aussi que quand on commence à avoir sa propre famille ( ou juste à en vouloir une!), c'en est juste impossible... mais je parle pour moi, bien sûr! ;)

11:26 a.m.  
Blogger La Souris (Marie-Ève Landry) said...

Parfois, j'ai l'impression que la règle qui s'impose est celle des "Quatre Grands «B»" (voir Cry Baby, le film)... et que ce sont toutes ces grandes vertus qui sont les paramètres de la catégorie "adulte".

Pour moi, être adulte et mature, ça signifie savoir être sérieux et/ou ne pas se laisser dépasser par ses émotions, dans les moments où ça s'impose.

Pour le reste, on en a rien à cirer! Comme s'il fallait éliminer le jeu et le plaisir de nos vies, parce qu'on est devenu vieux. Parce qu'on est adulte, on ne devrait plus avoir de plaisir?

D'ailleurs, comme la semaine dernière je n'ai pas eu le temps de faire la vaisselle, que ça s'accumule et que la faire en 4 "batch" me semble insurmontable... je vais la c****er dans le bain et m'écraser par terre pour la faire, avec de la musique dans le tapis!

Attitude enfantine peut-être, mais moi aumoins, j'aurai du plaisir en faisant la vaisselle! :P

12:31 p.m.  
Blogger Juli said...

Rire!!!! Bon, tu me rassures là!

12:33 p.m.  

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