Quand les fils se touchent

mercredi, mars 29, 2006

La malveillance n'est pas que laideur

Soirée normale dans la vie d'une caissière. Depuis près d'une semaine, il y a ce foutu mal de dent qui persiste. La douleur lancinante de la sagesse qui pousse au fond de la bouche, telle une lame de rasoir qui essaie de se frayer un chemin hors de la gencive, mais qui ne le trouve pas. Je suis donc gelée en permanence sur les ibuprofènes et ma capacité de concentration reste relativement modérée. Il faut tout de même payer le loyer, donc je me retrouve derrière une caisse seule et à moitié endormie.

Un bel homme se présente à ma caisse. Il a peut-être 45 ans, un regard brun timide et des cheveux noirs. D'apparence très propre, je me surprends à me dire que j'aimerais bien que le père de mes enfants se conserve ainsi dans 20 ans. Il me donne donc son livre pour payer. Je le scanne, lui donne le prix et sort un sac. C'est là que tout bascule...

-«C't'un hold up, ouvre ta caisse pis donne moé l'cash.»

Il l'a presque murmuré. Encore dans ma bulle de drogue légale, je comprends pas vraiment. En fait, oui, je comprends, mais j'allume pas: un aussi bel homme peut pas être un voleur!? Je me dit que c'est peut-être un client avec qui je discute habituellement qui décide de me faire une mauvaise blague. Je ne le crois vraiment pas. Incapable de décrocher mes yeux des siens, je lui dis:

-«Tu me niaises?»

Sa main droite se met à remuer dans le pan gauche de sa chemise et j'y vois la forme d'une arme à feux...

-«Non j'te niaise pas, t'ouvres ta caisse pis tu mets l'argent dans le sac...»

Le tout d'un ton si calme que j'avais peine à le croire. Je mets donc les 20$ dans le sac, ne tenant pas nécessairement à savoir s'il y avait réellement un fusil dans sa chemise, et le reste suit. Pendant le temps que je mets l'argent dans le sac, tout ce que je me dis, c'est de regarder où il part en sortant: à gauche ou à droite. Je me dis aussi que je devrais appeler un gardien et la police, mais que je dois me débarasser de lui en premier lieu. Garde en tête où il part, Juli... Il prend donc son sac à lunch et se dirige tranquillement vers l'extérieur. Là, je me dis que s'il a vraiment un fusil, ce n'est peut-être pas une bonne idée que de le suivre vers la sortie pour savoir s'il monte ou descend la rue. Je suis donc restée derrière ma caisse jusqu'à ce que je ne le vois plus. Durant le 30 secondes d'action, je n'ai pas bronché d'un poil, aucune panique, maîtrise totale de mes émotions. Quand il est sorti, l'information s'est rendu à mon cerveau embué. Hésitaion de 4 secondes: j'appelle un gardien en premier ou le 911? J'appelle donc mon gérant et lui dit que je me suis faite «hold upper». Réaction courante, ça l'air, il me demande si je blague. Je lui dis que non. Pendant qu'il descend, je commence maintenant à paniquer. Les larmes me montent aux yeux et je tremble de tout mon corps, le tout sans aucun contrôle. Des clientes arrivant au comptoir pendant ce temps me demande ce qu'il se passe, je réponds donc en essayant de les servir, mais je tremble trop, c'est impossible. L'une d'elle me dit de me calmer, qu'elle peut très bien attendre, mais je continue à tout remuer. Elle me prend donc ses livres et m'ordonne d'attendre, de prendre le temps de me ressaisir un peu. Je compose donc le 911 en voyant mon gérant et lui passe le combiné.

Cet homme était-il là depuis deux heures ou depuis deux minutes? Personne n'a rien vu, tout s'est passé tellement vite et tellement calmement que personne n'aurait pu être alarmé sur le moment... Je l'ai vécu ou seulement imaginé?? Les caméras me prouve que ça s'est passé, donc les drogues légales ne font toujours pas halluciner!

mercredi, mars 22, 2006

J'ai la cote!!!

Lorsque j'étais au secondaire, j'avais beaucoup de camarades... très peu d'amis, mais beaucoup de copains. Le genre de fille à qui tout le monde parle, mais qui passe dans le beurre. Je côtoyais les «pitounes» de l'école, qui se faisaient par la suite un fun fou à parler dans mon dos. Je ne prenais pas ça personnel, c'est tout ce qui pouvait se passer dans leurs petites têtes, et franchement, j'adorais entendre les stupidités pouvant sortir de leurs bouches sans aucun fondement. Il y avait aussi les nerds, avec qui je passais du temps dans les cours, pour des travaux, ou dans les concours parascolaires. Le genre de personnes très agréable pour discuter, mais avec qui tu t'emmerdes durant une soirée. Il y avait mes copains de quartier, avec qui je m'entendais réellement bien, puisque j'avais passé mon enfance avec eux. Bien sûr, les «skatteux», avec qui le pétun allait bon train et finalement, il y avait les sportifs, qui n'étaient jamais très loin des «pitounes»... En tant que gars manqué, je me suis toujours mieux entendu avec les gars, trouvant les filles trop futiles et insipides. Passer ma soirée à parler maquillage et à papoter dans le dos de tout le monde, sans même les connaître, ce n'était pas vraiment mon truc... Je passais donc mes soirée avec des chums de gars.

Étant amie avec tout le monde, personne n'a jamais vraiment flashé sur moi: j'étais la chum de fille, à même titre que les autres gars. La fille qu'on appelle quand çaa va pas, quand on a besoin d'un avis de fille ou simplement quand on veut passer une bonne soirée. D'un autre côté, je ne m'en suis jamais plaint: les gars de mon entourage n'étant pas vraiment mon type, je vivais très bien avec ça. Je me disais tout simplement que je trouverais finalement quelqu'un quand je serais rendu dans un autre contexte, avec de nouveaux êtres. Quand je suis donc arrivée au cégep, tout était aussi platonique qu'avant. étant dans un monde de filles (putains de chanteuses de mon $*?$...) je suis restée la «plug» entre mars et vénus. Pas mal à l'écart de ma concentration (pas capable de les sentir, les foutues princesses...) je me suis donc refait, encore, mon réseau de chum de gars.

C'est là que j'ai commencé à me poser des questions. C'est bien beau avoir des amis, mais à un moment donné, c'est une relation que tu veux! Et puis en plus, ça fait mal à l'égo de se dire qu'on attire personne!! J'ai commencé à me rendre compte de mon pouvoir de séduction en travaillant dans un Couche-Tard de Cartierville. Étant une personne assez sympathique, j'ai toujours été une «attire-tit-vieux» Je m'explique ici: fouillez-moi, je sais pas pourquoi, mais ils m'aiment tous!! C'est en travaillant là que j'ai reçu ma première (et dernière...) demande en mariage. Un homme d'environ 60-65 ans m'a demandé ma main. La personne était une soie, mon Dieu qu'il était cute, à même titre qu'un enfant. J'ai quand même décliné l'offre, évidemment! Par la suite, j'ai travaillé dans une pharmacie. Bien sûr, dans ces endroits, la concentration en troisième âge est assez forte, ils m'ont donc gentiment remonté l'égo en me «cruisant» impunément.

Ma cote de popularité n'a par contre jamais été aussi fort qu'en ce moment. Merde!! Je suis rendue avec un fan club!!!!!! Tout d'abord, il y a cet homme, d'environ 45-50, qui passe chaque fois qu'il le peut pour venir acheter ses journaux. Je ne compte plus le nombre de fois où il m'a dit : «Tu sais que si j'avais ton âge, je te demanderais de sortir?!» Oui je le sais, mais ce n'est pas le cas, sujet clos! Mais non, ce n'est pas aussi simple, puisque c'est: premièrement au travail, donc je me dois d'etre gentille, et deuxièmement, je ne suis pas capable d'être méchante...

Il y en a un autre (probablement du même âge) qui lui est tout simplement subjugué par moi. Il se tape environ 15 minutes de marche, juste pour venir chercher ses journaux et passer à MA caisse. Si je suis occupée, il s'en fout, il va attendre! Il est passé une journée que je ne travaillais pas et il paraît que sa face est tombée d'un pied de déception en apercevant ma collègue à ma place. Et elle se bidonnait en me le racontant. Il me fait meme un suivit de nos conversations: si une question reste sans réponse une journée, il fait sa recherche et me revient avec sa réponse le lendemain. Et ici, je parle de questions très banales, comme où se termine le quartier Rosemont. Eh bien, il paraît que ça se termine à Viau, tout le monde!

Et que dire de cet homme, qui vient le soir me parler pendant plus de vingt minutes de ces foutues armoiries! Il me fait lire les textes qu'il écrit pour des revues et tout et tout.... Je ne sais plus quoi faire pour qu'il parte!! Comme je disais plus tôt, je suis incapable d'être méchante, donc j'endure et je fais rire mes collègues, qui se foutent de ma gueule.

Tout ça pour arriver ici: maudit que j'ai hâte d'être vieille!! J'ai compris que c'est là que ma cote sera à son apogée!!! Rire. Mais non, je suis consciente que lorsque je serai âgée, les p'tits vieux, c'est mes petits-enfants qu'ils voudront, pas moi!! J'endure donc ce nouveau role, celui de la convoitée, mais non pas sans dégoût!!

lundi, mars 20, 2006

13h26... et la joie arriva!!!


13h26... OUI!!! Il est maintenant parmis nous!

Une cigarette bonne pour toi!

Après la mode de l'été dernier, qui était aux cigarettes à base de feuilles naturelles ( pas du tabac ), cette année nous montons d'une coche: les cigarettes MEILLEURES pour notre santé. Je me réveille lentement ce matin et oh horreur, je n'ai plus de papier cul. Je fume donc ma première clope du matin, peinarde devant mon ordinateur, comme si c'était la dernière de ma vie. Tous ont besoin de leur boucane d'après-repas, moi je carbure à ma première «puff» du matin.

Je me rends donc au dépanneur du coin, et comme j'arrive, un homme en costard refilait un bâton de cancer à la femme qui sortait de là. Louche! J'entre donc par la suite, cherchant mes trucs et écoutant du coin de l'oreille ce qu'il racontait à mon cambodgien préféré. Je vois donc qu'il essai de vendre son produit, et curieuse de voir comment on vend un cancer, j'écoute donc, mais j'entend seulement que des bribes de conversation...

-«...sans odeur, sans mauvaise haleine et moins nocive pour la santé...»

C'est alors que je m'esclaffe, ce fut plus fort que moi! Pour me rattrapper ( j'étais à côté, il a bien vu! ), je lui ai demandé si c'était le même principe que l'année dernière. Il me répond que non, et que c'est une cigarette normale sans les effets dégoutants de l'autre.

-«Es-tu fumeuse?», qu'il me demande.

Je lui réponds donc oui, et il me donne un de ses bâton de cancer magique en me disant la chose la plus ridicule que j'avais jamais entendue!!!

-« Il y a aussi des anti-oxydants qui regénèrent tes poumons lorsque tu la fumes...»

Complètement stupide!! Merde, on est fumeur, on sait que c'est pas bon pour nous, on commence à comprendre que c'est mauvais pour les autres, je crois (!) et il y a cet hurluberlu qui essaie de nous fair croire que sa clope est bonne pour nous!!! Come on, ça marché il y a 50 ans, mais faudrait pas nous prendre pour des cons non plus!!

J'ai tapé «Vitacig» sur 3 moteurs de recherche, et je n'ai rien trouvé... Je teste le produit, et je vous dis si j'ai réellement moins de fuck dans la gorge et une meilleur haleine!!

SPM: syndrome pendant menstruations

Cette douce douleur lancinante au réveil. Je dis douce, parce que dès le début, je savais que ce serait pire que ça plus tard. Ça commence avec un petit canif suisse, et ça fini la job avec un beau couteau de boucher mal affûté. Mais bon, disons que je l'avais vu venir, avec mon humeur massacrante les jours précédents... Je me suis donc levée et je suis allée enfiler un dessous féminin. Merde, pourquoi dans les anonces, elles sont tellement heureuses de porter tampax? Oui, tu peux aller faire du cheval sans tacher ta culotte, mais le mal qui habite ton bas ventre y est toujour, lui. Commercial stupide. On devrait inventer des tampons avec tylenol à diffusion lente à l'intérireur!!! Je suis un génie!!! Mais bon, je m'éloigne de mon sujet, comme toujours! Le fait est que par trois fois, la douleur m'a fait vomir. Je parle à vous, femmes: quoi de pire lorsque vos entrailles manifestent une envie irrépressible de sortir de votre corps et qu'en même temps vos abdominaux travaillent. Atroce!

Encore et toujours, à tos les foutus mois, ça reviens... J'ai fait le calcul hier: j'en ai eu environ 120, et il m'en reste pour, disons, 25 ans? Donc 300 à endurer encore! Tout ça pour quoi? Deux ou trois grossesses magiques? Ouf, c'est mieux d'en valoir la peine, parce que c'est sûrement pas avec l'accouchement que ça se rattrappe! Il fallait seulement que je partage ces quelque petites angoisses avec vous. Ça fait du bien!! rires!

dimanche, mars 19, 2006

Partage...

Le talent est une chose mystique pour moi. Présentement, il y a à la télévision un pur génie!!! Le gars fait avec sa voix des trucs purement incroyable!!!! Il fait la musique, la partie chantée et le solo de bass en laissant couler ça doucement dans nos oreilles!! Grandiose! Pouvoir incorporer avec sa voix un bruit de démarrage de voiture en plein milieu d'une chanson comme si elle y était destinée. C'est fou!!!! Bobby Mcferrin!! Un pur génie.

jeudi, mars 16, 2006

Oui!! Ç'a y est!!!

Je me suis rendu au crique tantôt. Il n’y a pas encore de ti-poisson, mais il n’y a plus de glace (en fait, il y avait un minuscule trou, où on pouvait voir l’eau, mais j’ai virilement accéléré la nature en fracassant tout ce qui restait de glace). En me faufilant avec Louis, mon chat, dans la broussaille j’ai même cru apercevoir une grenouille (morte, mais quand même).

Chaque année, je me fait une joie en brouillant les pistes biens huilés de la raison. Depuis une vingtaines de chandelles, je fais comme si j’avais jamais vu un bourgeon, comme si le chant des outardes évoquait chez moi ce que Gershwin fait vivre aux mélomanes. Je fais des téléphones pour m’assurer que tous ont bien vus qu’à 17 heures, le soleil commence à se donner la peine de prolonger ses visites et que lorsqu’on franchit le seuil des portes, le bas de nos pantalons est d’ores et déjà trempé; fini les amas de neige sale qui inondent nos carpettes filiformes. Et je me convainc tôt en plus. Il fait -5 degré et c’est la nuit: c’est le printemps.

Dame Nature tente la confrontation souvent. Elle me jette 2 pouces de neige au nez, m’envoie des vents glaciaux, du verglas et de la grêle. Mais cette dernière connaît mal le pouvoir lugubre de la volonté naïve. C’est pas juste le printemps parce qu’il commence à faire beau, c’est le printemps parce que j’en ai décidé ainsi et que mon manteau d’hiver est serré au profit de mes 12 petites-laines qui me donnent l’air d’un lutteur sumo.

Les buts à atteindre avant le printemps sont remis à l’été et je suis bien heureux d’avoir froid parce que je suis mal habillé et non plus parce qu’il fait -20 dehors.

Sortez!

“Je t’aime tellement que j’hallucine...”

Et le disque tourne, et tourne, et tourne. Malajube m’éjacule pompeusement sa musique à l’oreille.
Mmm c’est bon.. Première écoute, je ne m’efforce même pas à détecter les textes du délicieux criard qu’est Julien Mineau. Les mélodies me donnent suffisamment d’apesanteur en me tenant bien “groundé” ce qui me donne l’image d’un t-shirt virevoltant au vent sur une corde à linge... mais à l’envers (!)... J’adore cette sensation.

Il y a de cela un mois. Je mettais mes plus belles jeans et je me rendais chez le marchand de plaisir chercher mon bonbon sonore, deuxième opus d’un chouchou musical de ma discothèque. Depuis, le cerveau en proie à une outrageuse rage de danse incontrôlable, je continue le plaisir en écoutant les paroles, les mélodies, les guitares, les arrangements... et je ne me tanne pas. Je ne me tannerai jamais.
Je suis vendu, c’est fait.

Amen.

dimanche, mars 12, 2006

Mes cabanes

Il n'y a pas si longtemps, je suis allé chez mes parents. Même en se disant qu'on a vécu presque 10 ans dans cette maison, à vivre la même routine, on n'est tout de même plus chez soi. Et quand je dis la même routine, même aujourd'hui, après presque 4 ans, je peux toujours dire où ils sont à quelle heure de telle journée... Tout ces murs qui ont changés de place au fil des ans, ces pièces où j'ai passé mes années ingrates, et ces visages que j'ai vu grandir... Les enfants de l'entourage toujours en transit dans cette maison et qui y vivent plusieurs heures par jour depuis des années. L'autre jour, je suis tombé sur la cabane de ma petite soeur en plein milieu de la salle à manger. Elle y est en permanence il paraît. Ma mère m'expliquait que vu la groseur de la boîte ( une boîte de frigidaire ) ma soeur s'apercevrait de sa disparition soudaine. Tant qu'à se taper une crise pour une boîte, aussi bien la laisser là. Et je me suis mise à penser à mes cabanes à moi...

Tout d'abord, il y avait mes cabanes extérieures... On prenait des arbres tombés qui avaient encore des feuilles et on se tapissait au ras du sol pour y être cachés. Il y avait aussi les paserelles dans les arbres, avec un grand quartier général. Mais moi, mes préférées étaient les petites cabanes montées de couvertures. Mon rêve était de vivre dans une minuscule maison d'une seule pièce, juste assez grande pour y glisser un lit. Alors je me faisait de minuscule cabanes où seule moi pouvait entrer: désolée la soeur, il n'y a assez de place que pour moi!! Ensuite, ma cabane est devenu ma chambre... J'y ai vécu pendant au moins 5-6 ans de ma vie, en fait jusqu'à ce que je déménage. Tous les moments où j'étais chez moi et que je ne mangeais pas prenaient vie dans cette pièce.

Ensuite, c'est la débandade! La vie avec autrui!! Merde, j'y étais pas préparée à ça, avec ma petite routine douillette. Personne pour m'écoeurer chez moi, mais quand tu déménages avec quelqu'un, il paraît qu'il faut apprendre à les connaître... Les êtres étranges que j'ai pogné ces dernières années!! Ma première coloc sortait du secondaire tout comme moi à ce moment-là, et en un an, elle a gravit les échelons jusqu'à devenir danseuse topless dans un bar de Laval. Nul n'est besoin de dire ici qu'on ne s'entendait pas très bien, alors je vivais dans ma chambre, cette cabane douillette qui ne change pas... Ensuite, pas trop mal, j'ai rencontré mon meilleur ami en déménageant avec lui pour un été. Cet été de rêve!!!! Mais bon, par la suite, son amie a pris le relais et ce fut moins agréable. Une étudiante en technique policière qui est hypocondriaque, c'est quelque chose à côtoyer, je vous le dit. Cette année-là s'est partagée entre ma cabane et celle d'Igby... L'année d'après, on s'est dit «Fuck les petites cabanes, on s'en prend une grosse à deux!» Cette année de merde dans un environnement qui n'était pas le nôtre. Il est parti, et je me suis retrouvé dans une autre cabane avec de purs étrangers, encore! Ils sont bizarres ceux-là! Je subventionne une jeune demoiselle, elle vit chez moi à nos frais depuis juillet, et en plus elle fait chier avec ses habitudes de vie! Il y a aussi son chum, qui dit jamais rien en fait, et l'autre, que je croise environ une fois au mois et demi. Encore quelque mois, et une autre expérience s'ajoutera à mon curiculum!

Putain que j'ai hate!! Peut-être que j'aurai finalement trouvé ma cabane!

dimanche, mars 05, 2006

Do, Ré, Mi, Fa, Sol

Une pensée pour la tite-madame aveugle avec la face écrapouti qui pousse depuis des lunes cinq notes avec sa flûte à bec sur Sainte-Catherine. C'est fou le nombre de personnes qui savent de qui je parle; en quelque sorte, elle fait partie de l'identité de Montréal, comme plusieurs autres malheureusement.

Elle est décédée..

samedi, mars 04, 2006

Maladie Dégénérative

Je suis atteint. Gravement. Je ne sais plus très bien à quel moment cela s’est produit, mais je n’ai pas pris la situation en main assez rapidement, de sorte que maintenant, mon sort est probablement joué. Plus jeune, néophyte, je n’ai su détecter lucidement ce que deviendrais ma pensée si je ne prenais pas une autre voie. C’est ainsi que, sournoisement, c’est sédentarisé le cynisme en moi. Bien que la doctrine ait encore sa puissance cathartique, je ne peux plus garder la pourriture cérébrale que, paradoxalement, elle m’apporte.

Maintenant que le constat est fait, force est d’admettre que le moins que je puisse y faire c’est de tenter de limiter les dégâts. À l’avenir, je puiserai dans mon bas niveau d’énergie afin de ne pas devenir un être pathétique ou ingrat. Cependant, je ne m’inquiète pas trop, car je m’efforce d’avoir foi en le potentiel périodique de toute cette merde qui n’existerais pas si je mettais à exécution d'autres de mes maximes comme celle voulant que rien ne m’atteint vraiment.
Il faut se rendre à l’évidence, le cynisme ne devrait pas exister. C’est peut-être ici que menait le martèlement cognitif maternel s’appuyant sur la répétition ad nauseum de la célèbre phrase: “finis ton assiette; pense aux petits pauvres d’Afrique là...” Eh bien, heureuse serait ma mère de savoir qu’elle n’a pas eu complètement tort en ce qui concerne mon éducation! Son influence n'est sûrement pas ce qu'elle souhaitait, puisque j’ai appris à me servir de moins grosses portions, mais quand même. Donc, devant ces petits pauvres, devant NOS petits pauvres vivant d’une allocation ridicule injustement contesté par plusieurs, devant la misère du monde bref, qui suis-je pour prôner le sarcasme et l’ironie?

Ce qui m’inquiète c’est le point de non-retour. Je parlais d’une phase tantôt, et bien le temps avançant, je commence à me questionner... La lucidité me permet de voir l’endos de la médaille: je peux m’attaquer à plusieurs sujets en ayant en tête l’authenticité des valeurs motivant mes cibles à porter des actes quelconques. Mais je persiste à me demander quand ma lucidité atteindra mes sentiments, quand je vais sincèrement devenir ce que j’appelle un “heureux-confiant”. Je sais que certains s’en sortirons en ayant une famille, d’autres s’évaderons autrement, mais je suis aussi sûr que des gens reviennent au cynisme comme un alcolo à sa Bud. Donc, mon souhait pour aujourd’hui, est de réussir l’évolution de mes doctrines vers un monde meilleur. Ou du moins, arrêter d’être cheap face à mon cynisme...

En couard que je suis, vomir mon indignation à la figure des protagonistes responsables des misères humaines serait trop pour mon instable courage. Je me tourne donc, lamentablement, vers l’impudence. Tout ça, en attendant de devenir “bien”.

jeudi, mars 02, 2006

D'une saison à l'autre

Les gens travaillant dans le service à la clientèle vous le diront: on a beau ne pas écouter la météo, on sait toujours la température exacte à l'extérieur.

-Bon, je vais me couvrir avant de sortir! Il fait dont frette, vous trouvez pas?

Non je trouve pas qu'il fait froid! Je viens de regarder la température exacte sur météo média: il fait présentement -13 degré celsius AVEC le facteur vent. Merde, vous étiez où les années précédentes, lorsqu'il faisait au plus chaud -20 de décembre à fin mars? Et j'ai pas besoin de vous dire que le facteur vent n'avait pas encore été inventé! Il a fait zéro et au-dessus une bonne partie de l'hiver, ne pleurez pas si nous avons une vraie journée! Cette année, j'ai pris conscience d'une chose: une maudite chance que je n'aime pas l'hiver, sinon je serais déçue...

Pendant que tout le monde essaie d'affronter leur hiver infernal, moi j'appréhende ce printemps éminent. Ils ont beau ne pas s'en rendrent compte, ils commencent déjà à agir comme si c'était la saison des amours. On dirait que tout le monde est heureux, tout le monde vantent comme ils sont bien avec quelqu'un. Et bien, je dis tant mieux pour vous (pour ceux qui me connaisse, je tiens à dire que c'est sincère et non du sarcasme!) À chaque année, c'est la même chose: les jupes raccourcissent et de l'autre côté les chandails deviennent facultatifs. Cette parade nuptiale envahie notre beau paysage montréalais et la joie se répand de pouvoir en jouir: plein de bonheur partout. Le soleil rend les gens de meilleure humeur, ça drague partout, c'est «don ben l'fun»

Et puis il y a ces gens qui font encore plus suer en annonçant en avant-première que le printemps est à nos portes. Mon Dieu qu'ils sont bien, que leur partenaire est parfait, qu'ils se redécouvrent, bref, qu'ils sont heureux! Et je ne suis pas la seule à l'avoir remarqué, une consoeur (dont le couple va tellement bien ces temps-ci!) m'en a parlé avant même que j'ai eu le temps de chialer là-dessus. Partout j'entends que le bonheur est au rendez-vous, qu'ils n'ont jamais été aussi amoureux. Et bien, je vous réponds ceci, gang de baveux: vous ne pourrez profiter que de l'aspect visuel de ce printemps! HAHA! Mais de toute façon, vous êtes tellement bien, ça ne devrait même pas vous déranger. Je suis déçue...

Bravo à vous, couples de mon entourage, je suis heureuse de voir votre bonheur.

Les autres, ne désespérez pas, le printemps arrive, je le sens.